Les salins d’Hyères un important réservoir de biodiversité. Le site est Intégré au réseau Natura 2000 au titre de La Directive Habitat ainsi qu’au titre de la Directive Oiseaux. Il a également reçu le 15 septembre 2008 le label « Ramsar », « zone humide d’Importance Internationale ». C’est ici qu’enfant est née ma passion pour l’ornithologie. C’est aussi ici que j’ai fait mes premiers pas à la LPO PACA comme bénévole. Suivez-moi sur mon terrai de jeu !
Localisation
Les Salins d’Hyères sont composés de plusieurs espaces. Les 3 principaux sont les Vieux Salins, le Salin des Pesquiers et l’Etang Redon. (Voir carte générale).
Statut
Propriété du Conservatoire du littoral, la gestion a été confiée à TPM « Toulon Provence Méditerranée ». L’activité d’exploitation du sel est aujourd’hui terminée. La gestion a aujourd’hui un double but de conservation de la biodiversité et de sensibilisation du public. La LPO PACA assure depuis 2001 le suivi ornithologique ainsi que l’accueil du public.
Comment visiter les salins d’Hyères ?
Le site est fermé au public. Il n’est possible de le visiter qu’en s’inscrivant aux sorties organisées régulièrement par le gestionnaire.
Sur les Vieux Salins, la Levée de Saint-Nicolas est en accès libre et permet de rejoindre l’Espace nature. Vous pourrez y trouver les renseignements sur les dernières observations ainsi que découvrir une exposition.
Il est également possible d’observer les oiseaux depuis l’extérieur du site. Sur les Vieux-salins, une plateforme d’observation est installée avant le parking de la plage (voir carte ci-dessous).
Le Salin des Pesquiers est visible depuis la route du sel. Un observatoire permet d’avoir une vue dominante sur les bassins. L’étang Redon, attire en toute saison de nombreux oiseaux. Il est bien visible depuis la piste cyclable qui longe la route.
Les salins d’Hyères : un site majeur pour les oiseaux
Au total, on a pu observer plus de 300 espèces d’oiseaux sur le site. Les salins d’Hyères constituent un site majeur pour la reproduction des laro-limicoles sur la façade méditerranéenne française. Mais il ne faut pas oublier son rôle pour l’hivernage et la migration des oiseaux.
En hiver
En hiver, les salins accueillent une importante population de canards, aussi bien des canards de surface que des canards plongeurs. Canards siffleurs Anas penelope, Colverts Anas platyrhynchos, Canards chipeaux Anas strepera ou encore Canards souchets Anas clypeata, trouvent sur les salins les ressources trophiques nécessaires en cette période hivernale. De même les bassins poissonneux des Pesquiers attirent chaque année un groupe de Harle huppé Mergus Serrator (environ une quinzaine d’individus). Plus épisodiquement un Harle bièvre Mergus merganser peut être observé (ce fut le cas par exemple durant l’hiver 2012).
Les Grèbes huppés Podiceps cristatus, Grèbes à cou noir Podiceps nigricollis et Grands cormorans Phalacrocorax carbo sont également présents en grand nombre durant cette période. Il n’est pas rare qu’un Plongeon arctique Gavia arctica, hivernant régulier dans la Baie de l’Almanarre, vienne aussi pêcher dans les salins. Parmi les raretés, nous pouvons noter l’observation épisodique d’espèces comme l’Harelde boréale Clangula hyemalis. Tous ces oiseaux peuvent être observés depuis la Route du Sel.
Les ardeidés sont des hôtes réguliers du site. La Grande Aigrette, le Héron cendré et l’Aigrette garzette se concentrent souvent autour des entrées d’eau. La pêche y est plus facile. Le Martin pêcheur, qui n’est présent sur le site qu’en hiver, n’est pas le dernier à participer aux réjouissances.
Les Salins d’Hyères jouent aussi un rôle important dans l’hivernage des limicoles. C’est le cas en particulier pour les Gravelots à collier interrompu Charadrius alexandriunus. Les Bécasseaux variables Calidris alpina et les Bécasseaux minutes Calidris minuta sont aussi présents. Ils forment des groupes importants sur les zones de vasières. D’autres limicoles, aux effectifs plus réduits, peuvent être observés en hiver. Notons par exemple le Pluvier argenté Pluvialis squatorola, le Courlis cendré Numenius arquata ou encore le Vanneau huppé Vanellus vanellus.
Cette abondance d’oiseaux, proies potentielles, constitue un garde-manger de choix pour les Faucons pèlerins. Ils viennent en effet à l’occasion chasser sur le site.
La migration pré-nuptiale
Dès le mois de mars, les mouvements migratoires débutent. La mi-avril marque le pic d’arrivée pour les limicoles et les passereaux. C’est la période où le site accueille la plus grande diversité d’espèces. La plupart ne sont cependant que de passage. Les limicoles sont nombreux dans les vasières. On peut alors observer de nombreuses espèces de chevaliers. C’est le cas du Chevalier guignette, du Chevalier gambette , Chevalier arlequin, Chevalier aboyeur, Chevalier sylvain. On peut également voir le Grand Gravelot ainsi que le Petit Gravelot. D’autres limicoles plus rares sont présents presque chaque année comme le Chevalier stagnatile ou le Bécasseau de Temminck.
Sur les pistes quelques alouettes se dissimulent dans la végétation et décollent à l’approche d’un véhicule. Une Alouette calandrelle , ou, plus rarement, une Alouette calandre. Avec un peu de chance, vous tomberez peut-être même sur un Pipit à gorge rousse Anthus cervinus.
Dans les buissons retentissent les cris des passereaux. Par exemple ceux des Pouillots fitis, des Gobemouches noirs et gris, Rougequeues à front blanc, Rossignols, fauvettes …
Les Sarcelles d’été, elles aussi de passage, passent principalement pendant la deuxième quinzaine de mars. Elles se mélangent alors aux Sarcelles d’hiver retardataires.
Quelques rapaces survolent également le site pendant leur voyage en direction de l’Est. C’est le cas du Circaète, de la Bondrée apivore ou encore du Faucon hobereau. Mais ils s’attardent assez peu pendant leur migration.
La reproduction
Petit à petit les reproducteurs s’installent. Sur les Vieux-Salins, en voici un qui ne passe pas inaperçu : le Chasseur d’Afrique. Quelques couples de Guêpier d’Europe Merops apiaster s’installent ou ont tenté de s’installer pendant quelques années sur le site. Plus discret, le Coucou geai quant à lui, cherche les nids de pie dans les pins qu’il parasite.
Les salins d’Hyères sont un site important pour la reproduction des laro-limicoles. Parmi eux, notons :
- Goéland railleur Chroicocephalus geneii
- Mouette rieuse Chroicocephalus ridibundus
- Sterne pierregarin Sterna hirundo (effectifs en hausse ces dernières années – une cinquantaine de couples)
- Sterne naine Sterna albifrons (une soixantaine de couples)
- Gravelot à collier interrompu Charadrius alexandrius(une dizaine de couples)
- Echasse blanche Himantopus himantopus (environ 80 couples)
- Avocette élégante Recurvirostra avosetta (plus d’une centaine de couples)
Le Goéland railleur
Le Goéland railleur est une espèce inféodée aux milieux de lagune du pourtour méditerranéen. Les principaux sites de nidification en France se situent en Camargue gardoise ainsi que du côté PACA. Mais en 2009 une nouvelle colonie s’est installée sur les salins d’Hyères s’y reproduit depuis chaque année. Un programme de baguage piloté par la Tour du Valat permettra de mieux connaître les déplacements de ces oiseaux, leur philopatrie et les échanges entre les sites.
Le Tadorne de Belon
Le Tadorne de Belon Tadorna tadorna (une trentaine de couples) niche aussi bien sur les Pesquiers que sur les Vieux salins. Il s’installe dans des terriers le long des digues ou des îlots. Une fois les œufs éclos, ils forment des crèches gardées par un seul couple, permettant ainsi aux autres adultes d’entamer leur migration de mue vers la mer des Wadden. A la fin de l’été, il en reste assez peu sur les salins et ils ne reviendront qu’une fois leur mue terminée.
L’avocette élégante
Les avocettes préfèrent quant à elles les ilots de sable et gravillons à végétation clairsemée. Leur nid est une simple cuvette où elles déposent leurs œufs. L’avocette peut former des colonies mixtes avec les autres laro-limicoles comme les sternes. L’avantage se trouve dans la lutte face aux prédateurs. En effet, à l’approche d’un Goéland ou d’un rapace, sternes, avocettes, échasses et railleurs décollent et harcèlent violemment le prédateur. Parfois en vain. Mais, pendant que tous sont détournés, une pie ou une corneille en profite pour chaparder un œuf ou un poussin. Les renards parcourent également le site à la recherche de quoi se nourrir. Mais ils n’aiment guère se mouiller les pattes. Les colonies n’ont donc rien à craindre tant que les niveaux d’eau restent hauts.
Le Gravelot à collier interrompu
Il n’en va pas de même pour les Gravelots à collier interrompu qui s’installent souvent sur les digues. Ils ne peuvent plus compter que sur leur mimétisme.
La plupart des œufs ont éclos et de nombreux poussins d’avocettes et d’échasses (espèces nidifuges) parcourent les digues et le bord des bassins. Les adultes, pour détourner l’attention, alarment et miment l’oiseau à l’aile blessée, décollant au dernier moment.
Au fil de l’été, les poussins grandissent et acquièrent un plumage proche de celui des adultes, mais brunâtre. Les Avocettes ont près de 4 semaines et sont déjà prêtes à l’envol. Elles ne tarderont pas à quitter le site pour de nouveaux horizons.
La migration d’automne
Les nicheurs quittent petit à petit les salins d’Hyères. Au mois d’août, la migration post-nuptiale a déjà commencé. Les nicheurs nordiques ont commencé en effet à redescendre vers leurs quartiers d’hiver . Parmi eux la Barge rousse, le combattant varié, grands et petits gravelots. De façon exceptionnelle un Bécasseau rousset ou un Chevalier bargette en fonction des arrivages. Des Traquets motteux décollent aux abords de la piste. Le soir, les hirondelles forment d’importants dortoirs dans les roselières. Les Hirondelles rustiques se mêlent alors aux Hirondelles de rivage et aux Hirondelles de fenêtre.
Septembre. C’est l’époque où des Balbuzards pêcheurs peuvent stationner quelques jours sur les Vieux Salins. Ils se perchent régulièrement sur le poteau visible depuis la plateforme d’observation à l’extérieur du site.
Novembre, les Balbuzards ont déserté le site. C’est au tour des Grues cendrées Grus grus d’amorcer leur retour vers le Sud. Se posant une nuit dans les Salins, elles profitent des premières heures du jour pour reprendre leur envol. Les journées raccourcissent et les premiers hivernants sont de retour. Le cri de la Fauvette pitchou retentit à nouveau dans les salicornes et les Tariers pâtres remplacent les Bergeronnettes printanières. Les Salins d’Hyères se préparent à passer un nouvel hiver.
Le flamant rose
Le Flamant rose est probablement la star du site. En effet, de nombreux visiteurs ne viennent ici que pour l’admirer. Mais le flamant ne niche pas sur les salins d’Hyères. Pourtant, la mise en place d’îlots et la construction de nids artificiels auraient pu les inciter à s’installer. Le seul site de nidification français se situe en Camargue sur l’Etang du Fangassier.
Le Flamant rose est un migrateur partiel, c’est-à-dire que toute la population ne quitte pas la France en hiver. Il est donc possible d’en observer toute l’année sur les salins d’Hyères. Ses effectifs connaissent cependant d’importantes fluctuations en fonction des saisons. En période de nidification, ils sont bien moins nombreux, les individus ayant rejoint la Camargue. En revanche, à la fin de l’été, les populations se dispersent. Il est possible d’observer les jeunes de l’année venus de Camargue ou d’Espagne. C’est donc durant les mois de septembre et d’octobre que les effectifs atteignent leur maximum sur les Salins d’Hyères.