• Ordre : Strigiformes
  • Famille : Strigidés
  • Taille : 20 cm
  • Envergure : 53-64 cm

Le petit-duc scops est un hibou migrateur. Il est le plus petit des rapaces nocturnes d’Europe après la Chouette chevêchette. Son plumage, particulièrement mimétique, le rend invisible en journée. Grâce à ses teintes rousses finement grisées de noir, il se fond dans l’écorce des arbres. Il arrive chez nous dès le mois de mars et son petit chant flûté berce nos nuits d’été.

Petit-duc scops, Corse
Petit-duc scops, Corse
Habitats et Répartition

Le Petit-duc scops fréquente un grand nombre de milieux. Il apprécie particulièrement les zones semi-ouvertes à ouvertes avec présence de haies, des petits bois, de parcs, de  vieux vergers. On y où pratique des activités agricoles peu impactantes pour l’entomofaune avec un usage raisonné de pesticides. En revanche, les zones agricoles intensives et les zones de monocultures ne lui sont pas favorables. Autre habitat privilégié pour cette espèce, les villes et villages avec leurs petits parcs, leurs jardins et les allées de vieux arbres.

milieux-ouverts
Milieux agricoles avec haies et forêts

En France, le Petit-duc scops nichait autrefois en Ile de France, Normandie, Picardie et Champagne où il est devenu accidentel. Nicheur dans le sud de l’Alsace jusqu’en 1986, son aire de répartition s’est contractée. Elle couvre à présent principalement le sud de la Loire. Mais c’est seulement en région méditerranéenne qu’il est commun.

En PACA

En PACA, l’espèce est largement répartie à travers le territoire. Seules les zones de hautes montagnes et la Camargue ne sont pas occupées. Sur ce dernier territoire, l’espèce y a subi un important déclin. Modification des pratiques agricoles, développement de la riziculture, usages de pesticides spécifiques … peuvent expliquer cette désertion. En 1981, Isennman écrit  “a beaucoup décliné depuis plusieurs décennies”. A la fin des années 1990, l’espèce a disparu du cœur du delta. Mais elle reste présente tout autour, y compris en périphérie de la Camargue gardoise.

Un amoureux des platanes

Le platane est une espèce régulièrement implantée en Provence, en raison notamment de ombrage qu’il procure. On le trouve le long des routes, et ce grâce à l’Empereur Napoléon. Il le fit en effet planter pour protéger ses armées du soleil et de la chaleur lors des virées en campagne. Le platane est particulièrement recherché par le Petit duc en raison de ses nombreuses cavités. Difficile en effet de traverser un village lors d’une soirée du mois de mai sans entendre le chant de notre petit rapace.

Dès que l’on rejoint la campagne et là où perdurent des systèmes agro-pastoraux, on le rencontre à nouveau. Utilisant de vieux amandiers, des peupliers, des châtaigniers ou un nichoir disposé à son intention, il chante devant l’entrée de sa cavité. Le chant dure quelques dizaines de minutes après le coucher du soleil. Les maquis bas ou les garrigues entrecoupées de zones ouvertes avec à proximité de vieux arbres sont aussi recherchés mais dans une moindre mesure.

Plaine des Maures
Dans la Plaine des Maures, les vieux chênes lièges en lisière de forêt abritent les nids des Petit-ducs.  
En montagne

Éclectique, il s’adapte à différents types d’habitats et l’altitude ne le rebute pas.  L’essentiel est qu’il y ait des arbres possédant des cavités qu’il pourra occuper pour sa nidification. En Provence c’est sous la courbe d’altitude des 500 m qu’il est le plus commun. Mais les données jusqu’à 1000 m sont assez régulières. A la faveur des vallées alpines, ils remontent jusqu’au nord du département des Hautes Alpes. Des chanteurs ont été contactés à 1800 m d’altitude. A de telles altitudes, il faut être prudent et ne pas confondre le chant du Petit-duc avec celui, assez proche, de la Chevêchette ! Dans les milieux les plus favorables de l’arrière pays provençal, on trouve des densités de 5 mâles chanteurs/km2

Petit-duc scops, une nuit de printemps dans la plaine des Maures
Petit-duc scops une nuit de printemps dans la plaine des Maures
Les îles d’Hyères

Un cas particulier est à signaler, celui des îles d’Hyères. Le Petit-duc scops y atteint aussi d’importantes densités avec un chanteur pour 22 à 28 ha. Entre 11 et 16 chanteurs en 1977 sur Port Cros soit des densités de 2.2 chanteurs/km2, G. Cheylan et 29 chanteurs recensés sur la même île en 1983. La richesse en ressources alimentaires et la quasi absence d’autres Strigiformes, lui ont permis de coloniser de nombreux secteurs favorables. Il y avoir possède alors un statut spécifique, l’espèce y est sédentaire !

Port-Cros
Ilot de Bagaud, Port-Cros et l’île du Levant sur l’horizon, offrent tout trois des milieux favorables au Petit-duc tout au long de l’année

La migration

Paradoxalement pour un rapace nocturne, le Petit-duc affectionne le soleil. Les premières arrivées marquées se font durant la dernière décade de mars. C’est dès la fin août qu’il quitte nos contrées pour rejoindre les savanes de l’Afrique tropicale où il passera l’hiver. C’est son régime alimentaire hautement spécialisé qui lui dicte ce comportement. En effet étant principalement insectivore, ses proies deviennent difficiles à trouver durant l’hiver boréal. Seule solution, migrer sur de longues distances vers des zones plus favorables et patienter jusqu’au printemps suivant.

Toutefois, tous les Petits-ducs ne traversent pas la Méditerranée et le Sahara. Le sud de l’Europe, sud de l’Espagne à partir des Iles Baléares, sud de la Sardaigne, sud de l’Italie … ont des populations sédentaires auxquelles viennent s’additionner des individus plus nordiques. Ceux qui franchissent le Sahara vont hiverner dans les zones sahéliennes, tropicales et nord équatoriales de l’Afrique, depuis la côte ouest jusqu’aux rivages de la côte est, sur l’océan indien.

Discret sur ses quartiers d’hiver, son aire de répartition africaine semble fragmentée. Au Sénégal, par exemple, il n’est connu régulièrement que dans la partie basse du fleuve Sénégal, en aval de Richard Toll (info : Ornithondar). Des données plus anciennes de G. Morel et F. Roux montrent sa présence (occasionnelle ?) dans la forêt de Bandia au sud de Thiès. D’autres étendent son aire de répartition jusqu’en Gambie (Les migrateurs paléarctiques au Sénégal).

Espèce proche

Dans ces milieux, notre Petit-duc côtoie le Petit-duc africain au plumage très semblable mais au chant différent.

Petit-duc africain (Tsendze Kruger)
Petit-duc africain Otus senegalensis (Tsendze, Parc du Kruger, Afrique du sud)
Petit-duc africain (Tsendze Kruger)
Petit-ducs africains Otus sénégalensis sur leur reposoir diurne (Tsendze, Parc du Kruger, Afrique du sud)
Régime alimentaire

Le Petit-duc scops se nourrit essentiellement d’insectes grillons, sauterelles, papillons … mais également d’oiseaux et de petits mammifères (mulots et campagnols).

Les études réalisées en Suisse montrent que les insectes constituent 92% de son régime alimentaire. Les Orthoptères sont majoritaires avec 74% de la part des insectes et les Lépidoptères arrivant en seconde position avec 22%. Dans les papillons de nuit, les adultes sont préférentiellement consommés mais les chenilles représentent 30% des captures. Sur l’Ile d’Oléron, les proportions des proies sont sensiblement les mêmes avec une spécificité concernant la capture de Phasmes. Mimétiques, se déplaçant extrêmement lentement, ils sont très difficiles à repérer. Lorsqu’ils se sentent en danger, ils se laissent tomber au sol et s’immobilisent. Ils deviennent alors quasiment invisibles sauf pour le Petit-duc.  Les mammifères ne représentent qu’entre 1 et 2,5% de sa base alimentaire.

Où observer le Petit-duc scops ?

Oiseau relativement commun dans le sud de la France. Il se rencontre aussi bien dans les villages, dans les zones agricoles ou dans les lisières des milieux forestiers, pourvu qu’il y ait des vieux arbres. Vous pourrez aussi bien l’observer dans le centre ville de Hyères, sur la presqu’île de Giens, dans la Plaine d’Apt. où les densités sont importantes.

Photothèque

Bibliographie

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