Samedi 12 août. Nous voilà de retour dans le nord sur la piste du priolo. J’étais un peu frustrée par ma première observation et l’impossibilité de faire des images correctes. On retente donc notre chance en espérant avoir de meilleures conditions météos.

Les vasques de Salga

Nous commençons par profiter du soleil matinal en faisant une balade depuis le village de Salga en direction de cascades et de vasques. Trois points d’intérêts sont notés sur la carte.

Le sentier démarre au mirador do Salto da Farinha qui surplombe une jolie baie. Malheureusement la cascade n’est qu’un filet d’eau. Il nous semble pourtant qu’il a bien plu ces derniers jours ! Mais visiblement pas assez pour alimenter cette rivière. Nous marchons jusqu’à Poço Azul : de jolies vasques dans lesquelles il est très agréable de faire un saut en particulier avec la moiteur ambiante.

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Après le pique-nique, nous finissons le sentier au-dessus de la cascade do Risco avec également très peu d’eau. Il ne nous reste plus qu’à faire demi-tour pour rejoindre la voiture.

Points de vue sur la côte

Nous poursuivons la route vers l’Est en direction de Nordeste en faisant quelques stops.

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Depuis les miradors, on peut apercevoir les innombrables puffins cendrés qui filent au-dessus des vagues qui s’écrasent dans les falaises noires où nichent ces oiseaux marins. Malheureusement le temps tourne rapidement. Le ciel s’assombrit et les premières goutes commencent à tomber. Les observations de priolo ne seront pas meilleures que la dernière fois !

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Centro ambiental do priolo

C’est dans une brume épaisse que nous arrivons au centre du priolo. Nous sommes accueillis par une écovolontaire belge, bien pratique pour avoir les explications en français !

Nous avons droit à une visite guidée du centre et de nombreuses explications sur le bouvreuil des Açores, cet oiseau endémique emblématique. A côté un petit jardin présente également quelques espèces de plantes endémiques liés à la laurisylve.

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Piste jusqu’au mirador do pico Bartolomeu
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Notre guide nous conseille de prendre la piste au départ du centre en direction du pico Bartolomeu. Les observations du priolo sont assez régulières ici. Mais les conditions empires au fur et à mesure de notre ascension. La laurisylve pousse dans les zones humides soumises aux brouillards fréquents, nous l’aurons bien compris. La brume est parfois si dense que nous parvenons à peine à distinguer le paysage … Alors les oiseaux …. Nous faisons demi-tour. Mais, alors que les nappes de brume se dissipent quelques instant nous apercevons sur la piste … un priolo !

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L’oiseau est assez peu farouche mais pas facile de faire de jolies photos sans lumière … L’obs est quand même bien sympa, et puis nous avons la preuve, nous avons vu le priolo !

Le priolo : exemple d’oiseau sauvé par les programmes de conservation

Le priolo, nom portugais du bouvreuil de Açores, n’est présent que sur une seule île : ici à Sao Miguel. La population a toujours été cantonnée à l’Est mais il a vu ses effectifs diminuer drastiquement lors de la colonisation. En effet, le priolo raffolait des fleurs d’oranger, ancienne richesse économique de l’île. L’Etat offrait même des primes pour la destruction des priolos. Le déboisement de la laurisylve a également contribué à la disparition du bouvreuil. Au 20ème siècle il ne restait plus que 200 individus faisant du priolo l’un des oiseaux européens les plus menacés.

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Heureusement des programmes de conservation life ont vu le jour dans les années 2000 et ont permis de sauver cet oiseau. En 2009, le programme life Laurisylva a permis de recréer des milieux proches de ceux d’origine en contrôlant les espèces invasives et en replantant des espèces natives. En 2010 la population était estimée à 800 individus, de quoi donner de l’espoir pour l’avenir de cette espèce !

Comment reconnaître le bouvreuil des Açores ?

Le bouvreuil des Açores ne présente pas de dimorphisme sexuel marque. Il est globalement plus pâle que le bouvreuil pivoine Le dos est gris, le croupion et les joues saumonées. S’il était autrefois inféodé à la laurisylve, il a su s’accoutumer aux forêts replantées de cèdres du Japon (cryptomeria). On peut le voir se nourrir de plantes en bordure des pistes.

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Ce retour dans le nord sur la piste du priolo était finalement une bonne idée.

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