Trek de deux jours dans la haute vallée de La Clarée. Lorsque nous avions découvert la vallée de la Clarée en automne, nous nous sommes dit que nous devrions vraiment revenir randonner ici à la belle saison. Ce dernier week-end de juin était le créneau idéal pour découvrir cette vallée très prisée par les randonneurs.

La vallée de la Clarée : un site sensible classé natura 2000

La vallée de La Clarée, véritable joyau des Hautes-Alpes, est intégrée au réseau Natura 2000. On y rencontre de nombreux types de milieux : forestier, prairies de fauches, lacs d’altitude, zones humides … 35 habitats naturels d’intérêt communautaire, dont 7 habitats d’intérêt communautaire prioritaire ont été identifiés et couvrent 96 % de la superficie du site. Plus de 1000 espèces végétales ont été recensées dont le Sabot de Vénus, le Dracocéphale d’Autriche et la Reine des Alpes. La faune est toute aussi riche avec 400 insectes inventoriés et 15 espèces de chauves-souris détectées, notamment la Barbastelle d’Europe, le Murin à oreilles échancrées et le Petit Murin. Prenez d’ailleurs le temps de faire une halte à Névache pour visiter son marais qui constitue un des plus grands complexes humides du département des Hautes-Alpes. Un parcours balisé sur pilotis agrémenté de panneaux explicatifs permet de découvrir ce site d’une grande richesse.

Trek de deux jours dans la haute vallée de La Clarée : mon itinéraire

Nous avons choisi une boucle de 19km permettant de faire une belle boucle dans la vallée de la Haute Clarée en passant par de nombreux lacs d’altitude. En marchant bien, il est possible de faire cette boucle en une journée. Mais nous souhaitions passer une nuit en bivouac et avons donc décidé de couper l’itinéraire pour dormir près du lac du grand Ban. Nous avons ainsi fait une première grosse journée pour n’avoir plus que la descente rapide au parking le dimanche matin.

Jour 1 : 13 km – 7h de marche / 1200 m de dénivelé positif

Jour 2 : 7km – 2h de marche (descente du lac de Grand Ban au parking de Laval)

Ascent/Descent:
1252 m 1253 m
Distance:
19.09 km
Du parking au lac des Béraudes

Nous nous garons vers 6h au parking de Laval. A cette heure matinale, la route est encore ouverte et il y a encore de la place au parking. Nous embarquons notre tente et tout le matériel nécessaire pour le bivouac, enfilons nos chaussures de marche et c'est parti pour deux jours autour du lac de Cercès. Les oiseaux s'activent déjà et tout un cortège de chants accompagne notre départ : cailles des blés, bruants jaunes, troglodytes et pinsons des arbres mêlent leurs chants.

Nous partons pour dessiner une large boucle et décidons de commencer par le col des Béraudes pour éviter la foule de randonneurs qui marcheront bientôt en direction du refuge des Drayères. Deuxième avantage de faire la boucle dans ce sens : le gros du dénivelé sera fait aujourd'hui et demain nous n'aurons plus qu'à redescendre.

La première partie du parcours est donc uniquement de la montée. Petit à petit le soleil se lève éclairant les rhododendrons en fleur. Les traquets motteux s'affairent à nourrir leur progéniture, ne cessant leurs allées-venues, des insectes plein le bec. Il nous faut environ 1h30 pour atteindre le premier lac du parcours : le lac des Béraudes.

Ce petit lac encaissé au milieu d'un cirque très minéral a vraiment beaucoup de charme. Il est encore tôt lorsque nous arrivons et profitons du site en toute quiétude. Les cimes alentour se reflètent à sa surface comme sur un miroir. Mais en un clin d'œil, une légère brise de lève, et l'image s'envole comme par magie teintant alors le lac d'un bleu laiteux. On pourrait passer des heures à admirer le cadre, mais ce n'est que le début de notre randonnée et il faut avancer.

Du lac des Béraudes au col des Béraudes

Le chemin s'élève depuis le lac le long d'une corniche étroite au milieu d'un pierrier. Seuls quelques cairns disparates signalent le passage qui se faufile ensuite le long d'une paroi équipée de câbles métalliques. C'est la partie la plus technique du parcours. Elle ne présente pas de réelle difficulté sauf pour ceux qui souffrent de vertige.

Mais nous sommes largement récompensé de cet effort. Nous voilà au col de Béraudes à 2770m d'altitude, le point culminant de ce parcours. Au loin, se dresse la barre des Ecrins aux sommets recouvertes de glaciers. Nous attaquons la descente. Deux bouquetins, perchés encore plus haut sur les crêtes, nous observent paisiblement du coin de l'oeil. Là où ils sont, ils ne seront pas dérangés par les touristes.

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Du col des Béraudes au col de la Ponssonnière

Le début de la descente du col est un peu raide dans un grand pierrier et passe à nouveau par des roches équipées de cordes pour finalement rejoindre des alpages verdoyants.

Nous passons à proximité d'une zone humide alimentée par un torrent. Ces eaux fraîches et claires attirent de nombreux passereaux qui viennent prendre leur bain. Parmi eux des accenteurs alpins, des traquets motteux et quelques niverolles alpines. Les traquets se montrent particulièrement territoriaux et pourchassent les accenteurs. Mais il est déjà tard dans la matinée et les brumes de chaleur ne permettent pas de faire de jolies photos. Quelques images pour le souvenir.

Le sentier continue le long d'une corniche au milieu de blocs rocheux en surplomb du lac de la Ponsonnière. De nombreuses joubardes et gentianes jaunes affectionnent ces milieux hostiles.

Le chemin arrive tranquillement au col de la Ponsonnière à 2613m. Cette fois-ci les randonneurs sont nombreux à faire halte pour admirer la vue.

Aller-retour au lac blanc

Nous décidons donc de ne pas nous attarder au col et montons jusqu'au lac blanc. Un petit aller-retour d'environ 1h qui permet d'admirer un joli lac.

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Nous nous installons sur un petit plateau rocheux au-dessus du lac pour le pique-nique. Nous sommes accompagner de quelques niverolles alpines. Certaines alimentent encore leur jeune fraîchement volant. Cette espèce est inféodée au milieu montagnard. Elle vit en effet généralement entre 2000 et 3500 m d'altitude. Mais elle peut se rencontrer jusqu'à 5000m. En hiver, les oiseaux se rassemblent alors qu'en période de nidification les couples sont épars.

Du col au lac de Cercès

Nous quittons les hauteurs pour descendre dans la large vallée fleurie où se loge le lac de Cercès. Nous empruntons le sentier qui fait un petit détour pour gagner le bord du lac. Quelques autres groupes de randonneurs profitent également du cadre pour faire une pause avant d'attaquer l'ascension du col d'où nous venons. Quelques pêcheurs rangent déjà leur matériel.

Chaque lac semble ici avoir sa propre couleur et aucun ne se ressemble. Le lac de Cercès quant à lui semble bariolé, une eau translucide au bord quasi-turquoise tranche avec le brun sombre de la partie intérieure.

Notre dernière montée nous attend pour rejoindre le col de Cercès à 2574m au pied de la Pointe de la Fourche. Le sentier est ensuite quasiment plat jusqu'au col des Rochilles d'où nous apercevons de nouveaux lacs : le grand Ban et le lac rond.

Le lac du grand Ban

Il est déjà 16h et nous décidons de passer ici la fin de la journée pour bivouaquer au bord de ce lac. Le cadre est vraiment magique. Nous ne serons d'ailleurs pas les seuls à avoir cette idée. Nous avons largement le temps de prendre de nombreuses photos et remontons au col pour admirer le coucher de soleil au-dessus de la base militaire. La zone est en effet une zone de tirs. Il est donc important de respecter la signalisation lorsque les essais sont en cours. Mais pour ce soir tout est calme, seul un gypaète barbu file au-dessus de nos têtes.

Nuit en bivouac

Le lac change d'allure au fur et à mesure que le soleil décline. Il devient un véritable miroir lorsque le vent s'arrête où se reflètent les cimes rougeoyantes. Bien que notre boucle pouvait se faire en une journée de marche, ce qui nous aurait épargné de marcher avec autant de poids, nous ne regrettons pas notre choix. Admirer le coucher de soleil sur un lac de montagne n'a pas de prix.

Du lac du grand ban au parking

Tout autant magnifique que le sunset, nous avons droit à un magnifique lever de soleil sur le lac du grand Ban. Nous avons vraiment bien choisi notre emplacement. Alors que le soleil pointe à peine, les oiseaux s'activent déjà. Les chocards et les craves poussent leurs cris stridents comme pour nous réveiller. Le café chauffe et je le déguste en admirant le paysage. Nous avons tout notre temps car il ne nous reste pas beaucoup de chemin à parcourir pour rejoindre le parking de Laval.

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J'en profite alors pour faire quelques images des marmottes qui semblent moins farouches que la veille. Certaines prennent leur petit déj tandis que d'autres se font dorer la pilule sous les doux rayons matinaux.

Nous faisons nos dernières observations de niverolles près du lac rond avant d'attaquer la descente en direction du refuge des drayères.

Cette partie du parcours est beaucoup plus fréquentée et traverse la vallée de la Clarée.

Les zones humides sont nombreuses et de nombreux panneaux rappellent qu'il est interdit de sortir des sentiers éviter d'endommager ces milieux fragiles.

Nous passons devant le refuge. Attention, la carte bancaire n'est pas acceptée ici. Nous le découvrons à nos dépends. Tampis, nous aurions bien terminé la balade sur une part de tarte aux myrtilles et un café ! Nous restons sur la piste principale et au bout d'un peu moins d'1h nous arrivons au parking complètement plein cette fois-ci de Laval.

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Informations pratiques
Où se garer pour randonner à Névache ?
Accéder en voiture au parking de Laval

Il faut déjà savoir que la route qui conduit au parking de Laval et à la haute vallée de La Clarée n'est pas ouverte toute l'année. Elle ouvre seulement fin juin et ferme mi-septembre.

Le parking de Laval, le plus pratique pour partir randonner dans la haute vallée de La Clarée, est payant depuis 2022 (10€ / jour/ véhicule ; 50€ pour un pass à la saison). Mais il est vite pris d'assaut et est assez petit. Lorsqu'il est plein, la route est fermée au niveau du chalet de Fontcouverte (à 3k du parking de Laval). Il est impossible de réserver une place dans le parking à l'avance.

Attention, la route entre Névache et Laval est fermée à la circulation de 8h30 à 18h du 5 juillet au 31 août.

Accéder en navette au parking de Laval

Comment se rendre au parking de Laval lorsque la route est fermée ou le parking plein ? Pour se rendre au parking de Laval, un système de navette est mise en place depuis Névache.

  • La navette gratuite dans le village (ligne N3 entre le Roubion et Ville-Haute) fonctionne sans interruption de 7h40 à 19h45.
  • La ligne N4, correspondant aux petites navettes de la Haute Clarée (entre Ville-Haute et Laval) fonctionne de 8h à 12h puis de 14h à 19h35. 

Où acheter son billet pour la navette de la Haute-Clarée ?

  • Sur place au hameau de Ville-Haute (départ des navettes à destination de la Haute-Clarée), la navette inter-hameaux dans le village de Névache étant gratuite
  • Sur Internet

Retrouvez toutes les informations pratiques sur le site de la mairie de Névache.

Quoi mettre dans son sac pour un trek de deux jours ?
  • S'hydrater : pour une journée et demi nous avons pris 3 L chacun et des pastilles de micropur dont nous n'avons finalement pas eu besoin
  • S'alimenter : des fruits secs, pain - charcuterie - tomate pour le pique-nique, pain complet / miel pour le petit-déj, sachet de riz préparé pour le soir. Réchaud + bouteille de gaz + récipient + bols + couvert. Café en sachets soluble.
  • Dormir : tente de trek, sac de couchage d'hiver (mais nous n'avons vraiment pas eu froid), tapis de sol gonflable.
  • Se protéger du soleil : crème solaire indice 50, baume à lèvres protection anti-UV, chapeau, lunettes
  • S'habiller : un leggin, 2 shorts, 2 hauts, une veste manche longue légère, une veste polaire, une doudoune (dont je ne me suis pas servie)
  • Jumelles, boîtier 5DM2 + grand angle, boîtier 7DM2 + 100/400
Que faire à Névache ?

D'autres activités que le trek sont possibles à Névache : vélo, VTT, kayak ... Profitez en également pour visiter la jolie ville fortifiée de Briançon.

Où camper à Névache ?

Plusieurs campings sont disponibles sur la commune de Névache. En revanche le camping sauvage est strictement interdit. Il est possible de bivouaquer ce qui signifie poser sa tente à minimum 1h de marche de la route et ne l'installer qu'au coucher du soleil et la replier au lever.

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