Où observer les oiseaux à Minorque ? Minorque est une réserve de biosphère de l’UNESCO et un site remarquable pour l’observation des oiseaux. Si elle est réputée pour ses plages à la fois sauvages et paradisiaques, cette île des Baléares est aussi le paradis des ornithologues. On trouve en effet sur l’île une grande diversité d’habitats : dune, lagunes, zones forestières, falaises littorales … propices à accueillir une grande diversité d’espèces.
Je vous donne ici tous mes conseils pour observer les oiseaux à Minorque. Malheureusement, je n’ai pu profiter pleinement du potentiel de cette île. En effet, je n’y ai passé qu’une semaine pendant la violente tempête qui s’est abattue sur la Méditerranée en août 2024. J’ai pu néanmoins faire quelques observations intéressante comme de nombreux vautours percnoptère ainsi que le discret faucon d’Eléonore.
Quand voir les oiseaux à Minorque ?
Les meilleurs moments pour observer les oiseaux à Minorque sont les périodes de migration à savoir la migration pré-nuptiale (fin-mars / début mai) et la migration post-nuptiale (fin août / début novembre). C’est à ce moment que vous aurez la chance de croiser la plus grande diversité d’espèces.
En hiver, la plupart des nicheurs ont quitté l’île mais les sédentaires et quelques hivernants sont présents. En plein été, outre la chaleur qui peut rendre difficile l’observation, vous pourrez observer les nombreux nicheurs qui peuplent cette petite île.
Où voir les oiseaux à Minorque ?
Minorque est une réserve de biosphère de l’UNESCO et un site remarquable pour l’observation des oiseaux. On trouve en effet sur l’île une grande diversité d’habitats : dune, lagunes, zones forestières, falaises littorales … propices à accueillir une grande diversité d’espèces. Elle occupe également une situation stratégique pour les oiseaux lors de leur migration de printemps et d’automne.
Voici quelques sites incontournables pour observer les oiseaux à Minorque. Je vous mets un lien vers un document PDF bien pratique :
Des itinéraires pour l’observation des oiseaux à Minorque – PDF
Parc naturel de S’Albufera des Grau
Accès : Vous y accédez en voiture depuis la route de Maó-Fornells, en prenant la déviation vers la plage d’Es Grau. Suivez cette route et vous arriverez à une déviation où vous aurez à gauche des indications qui vous dirigeront vers la zone. Environ 500 mètres plus loin, vous trouverez le Centro de Recepción Rodríguez Femenias.

Située au nord ouest de l’île, le parc naturel d’Albufera des Grau constitue le coeur de la réserve de biosphère. La lagune qui s’étend sur 70 ha est l’écosystème le plus spécifique de l’île.
Mongoffre – Addaia
Les falaises de Mongoffre sont un bon spot pour observer les rapaces, en particulier le vautour percnoptère. Quant aux salines d’Addaia, à visiter en période de migration mais également en hiver pour les rassemblements de limicoles.
Falaises de Cavalleria
Accès : Vous accédez au Cap de Cavalleria depuis la route principale de Maó-Ciutadella, en prenant la déviation en direction du village
de Fornells. Continuez pendant 4,8 kilomètres et prenez la déviation à gauche en direction de Cavalleria.

Marais de Son Bou
Accès : Prenez la route de Maó-Ciutadella et prenez une déviation à la hauteur d’Alaior, en direction de la plage de Son Bou. Cette route vous conduira directement à la zone, où vous pourrez laisser votre voiture sur l’aire de stationnement qui se trouve près de la zone humide et de la plage.




Cette balade permet de découvrir différents types de milieux : des marais, une langue de sable et des dunes. C’est un spot intéressant pour la migration et l’hivernage. On peut également observer quelques espèces nicheuses comme l’échasse blanche et la lusciniole à moustaches. Les goélands d’Audouin y sont nombreux. Lors de mon passage mi-août, une tourterelle des bois très coopérative se baladait sur la plage un peu à l’écart des nombreux touristes. Je crois que c’est l’une de mes plus belles observations pour cette espèce.

Quels oiseaux voir à Minorque ?
Plus de 200 espèces d’oiseaux ont été contactées sur Minorque.
Le Goéland d’Audouin
Le goéland d’Audouin est un joli goéland au bec rouge cerclé de noir et aux pattes noires. Autrefois rare, cette espèce a vu sa population augmenter mais reste néanmoins quasi-menacé. Il niche essentiellement en Méditerranée mais, depuis peu, une colonie s’est installée près de Faro, au sud du Portugal. Les principales colonies se situent en Espagne, dans le delta de l’Ebre. Il niche également en Italie , en Grèce et en Croatie où il est très rare.
En France, on peut observer le Goéland d’Audouin sur les côtes provençales, mais il s’agit d’oiseaux erratiques. Il niche exclusivement en Corse, essentiellement sur le site militaire de la digue d’Aspretto/Ajaccio (80 à 100 % des effectifs). Le Cap corse est quant à lui de moins en moins fréquenté.
A Minorque, le goéland d’Audouin est très commun en été et s’observe facilement. Attention à ne pas le confondre avec le goéland leucophée, lui aussi très fréquent sur l’île. Où voir des goélands d’Audouin à Minorque ? J’ai pu observer cette espèce régulièrement cette espèce : marais de Son Bou, le phare d’Artutx, la plage de Binigaus, Cala Algaiarens où il étaient particulièrement peu farouches.
Comment reconnaître le goéland d’Audouin ? Plus petit que le goéland leucophée, le goéland d’Audouin se reconnaît facilement à son bec rouge et ses pattes noires. Le goéland leucophée présente quant à lui des pattes et un bec jaunes, orné d’un point rouge bien visible.
Pour comparaison : un goéland leucophée VS un goéland d’Audouin.


Le puffin de Scopoli

Cette espèce pélagique proche de la famille des albatros ne revient sur terre que pour nicher. Il se reproduit dans des terriers dans des falaises, généralement sur des îlots rocheux du bassin méditerranéen. Longtemps considéré comme puffin cendré, il a été distingué comme espèce à part entière en 2013.
La migration de cet oiseau est passionnante. Il hiverne au large de l’Afrique du Sud et revient à la fin du mois de février généralement sur le même site que l’année précédente. Les jeunes font souvent escale aux Baléares avant d’entamer leur long voyage qui peut aller jusqu’à 35000 km. Les oiseaux longent d’abord les côtes du Maroc puis du Sénégal pour rejoindre le large du Brésil et atteindre l’Afrique du Sud. Ils remontent ensuite aux Antilles pour profiter du Gulf Stream qui les pousse jusqu’à Gibraltar.
Le cormoran huppé de Méditerranée
Cette sous-espèce du cormoran huppé est endémique à la Méditerranée. Il se reproduit sur les îlots rocheux et se reconnaît à sa silhouette serpentiforme. Contrairement au grand cormoran qui se rencontre également dans les zones d’eau douce, le cormoran huppé est exclusivement marin. Vous pourrez l’observer pêcher le long de la côte, en particulier dans les zones rocheuses.
Le Vautour percnoptère
Vous n’aurez pas de mal à reconnaître ce vautour migrateur au plumage blanc. Présent de la fin du printemps à la fin de l’été, ce charognard niche dans les falaises. Vous pourrez cependant l’observer planant au-dessus des zones agricoles à la recherche de nourriture.
Le Milan royal
Rapace très commun à Minorque, vous pourrez l’observer au-dessus des zones agricoles où il trouve sa nourriture. Il apprécie également les charognes et peut chasser de petits animaux. Il se reconnaît facilement à ses grandes ailes ornées de dessous de large plages blanches et à sa queue échancrée.
L’Aigle botté
Cet aigle migrateur niche en forêt. Son plumage présente deux formes : la forme claire et la forme sombre. La forme claire est facilement repérable avec ses ailes noires et blanches. Les deux formes présentent des bretelles bien nettes sur le dessus et des phares blancs sur le bord d’attaque. C’est un aigle de petite taille, à peu près celle d’une buse variable. Mais l’aigle botté présente une caractéristique qui permet de le distinguer : ses ailes digitées présentent 6 rémiges. Il se nourrit de petits animaux, reptiles, oiseaux et mammifères jusqu’à la taille du lapin.
Le balbuzard pêcheur
Le balbuzard pêcheur peut être observé en bord de mer, dans les zones de falaises comme à Cavalleria. Cette espèce se nourrit exclusivement de poisson qu’il pêche à faible profondeur.
Le Faucon pèlerin
Espèce sédentaire à Minorque vous pourrez observer le faucon pèlerin dans les falaises littorales.
Le faucon d’Eléonore
Le faucon d’Eléonore est aussi un grand migrateur. Ce faucon se reconnaît à ses longues ailes étroites et sa longue queue. Le dessous de ses ailes semble sombre et se caractérise par un contraste entre les couvertures sous-alaires très sombres et la base des rémiges claires. On peut rencontrer deux types de plumage. La forme claire est la plus courante.
Ce faucon niche exclusivement sur les îlots méditerranéens et quelques points de la façade atlantique au Maroc. Cette espèce menacée compte environ 6000 couples, la majorité en Grèce. Il nichait pourtant sur les îles d’Hyères jusqu’au XVIIème siècle. La population dans les Baléares semble être en revanche en progression et est estimée à 600 couples. J’ai ainsi pu observer un individu en vol le long de la route conduisant au phare de Cavalleria.
La période de reproduction est décalée et adaptée au passage de la migration des passereaux à la fin de l’été. La femelle pond en effet entre mi-juillet et début août. Les oiseaux sont fidèles à leur partenaire ainsi qu’à leur site de nidification. Il rejoint Madagascar pour passer l’hiver.
Le gobemouche tyrrhénien ou gobemouche méditerranéen
Passereau omniprésent durant la période estivale à Minorque. Autrefois considéré comme une sous-espèce du gobemouche gris, le gobemouche tyrrhénien est à présent une espèce à part entière. Il comprend deux sous-espèces : la sous-espèce corse Muscicapa tyrrhenica tyrrhenica et la sous-espèce des Baléares présente ici Muscicapa tyrrhenica balearica.


