La Nouvelle-Zélande est une destination de prédilection pour les birdwatchers, non pas en raison de la diversité, car comme toute île, le nombre d’espèces est finalement assez réduit, mais en raison du fort taux d’endémisme et de l’originalité de son avifaune. La Nouvelle-Zélande accueille en effet des espèces mythiques comme les kiwis, l’échasse noire ou encore les manchots. Au final ce sont près de 350 espèces qui ont été répertoriées sur le territoire.
Les oiseaux
De Nouvelle-Zélande
Oiseaux terrestres endémiques
La Nouvelle-Zélande abrite de nombreuses espèces d’oiseaux endémiques. Cet endémisme se retrouve à l’échelle des deux grandes îles. Prenons l’exemple des robin, l’espèce observée dans l’île du nord (north-island robin) est différente de celle de l’île du sud (south-island robin). Il en va de même pour plusieurs passereaux. Cela en fait des coches potentielles ! Ces espèces ont particulièrement été impactées par l’introduction de prédateurs et par les premières vagues de colonisations humaines. C’est le cas du Takahé du nord par exemple qui a disparu en partie en raison de la chasse. Cela permet de comprendre que certaines espèces se soient retrouvées en voie d’extinction, réfugiées sur des îles ou dans des contrées inaccessibles comme le Fiordland. Ces zones sont si reculées que le statut de certaines espèces reste inconnu comme celui du south island kokapo, considéré comme probablement éteint, la dernière observation avérée datant de 2007.
Le kiwi est probablement l’emblème de cette avifaune originale est fragile, que l’on soit ornitho ou pas, le kiwi fait partie des incontournables du voyage en NZ.
Où voir des kiwis dans la nature ?
Il existe 5 espèces de Kiwi :
- Le Kiwi d’Okarito, Rowi (Apteryx rowi) : cette espèce rare native des forêts près d’Okarito a été introduit sur les îles Mana et Blumine. Une crèche a été créée sur Motuara.
- Le Kiwi de Mantell, Brown kiwi (Apteryx mantelli) : avec 25000 individus, elle est l’espèce la plus répandue. Présente seulement dans l’île du Nord. Nous avons eu la chance d’observer 2 individus dans le sanctuaire Rotokare près du Mont Taranaki en empruntant le sentier qui fait le tour du lac.
- Le Kiwi austral, Tokoeka (Apteryx australis) : Présent sur Stewart Island et Ulva. C’est probablement sur ces deux îles que vous aurez le plus de chances de les observer. Un carnet d’observation est laissé à la disposition des clients de l’auberge d’Oban. Les abords du terrain de rugby semblent être un bon spot. Longez la lisière de la forêts en éclairant les abords avec une lumière rouge. Il est également présent dans le Fiodland. Une crèche a été mise en place à Orokonui Ecosanctuary.
- Le Kiwi Roa, Great spotted kiwi (Apteryx haastii) : le plus grand des kiwis qui peut être observé à Arthur’s Pass et dans les forêts du nord-Ouest de l’île du sud, près de Punakaiki par exemple.
- Le Kiwi d’Owen, Little spotted kiwi (Apteryx owenii) : la plus petite espèce de Kiwi qui a été introduit sur plusieurs îles comme Kapiti, Tiritiri Matangi, Motuihe.
Sur ces différents sites, des sorties guidées sont organisées, certains oiseaux étant équipés et suivis cela facilite la recherche ! Sur Stewart, nous avons eu la chance d’en observer par nous-mêmes, sans participer aux excursions organisées.
Oiseaux marins
Les côtes de la Nouvelle-Zélande sont riches en ressources trophiques attirant cétacés et oiseaux marins. Certaines espèces côtières sont communes comme les deux espèces de mouettes endémiques que sont la mouette scopuline et la mouette de Buller. Bien entendu les manchots, qui constituent une des attractions touristiques. La Nouvelle-Zélande et ses îles éloignées compte 4 espèces de manchots endémiques dont le manchot antipode considéré comme l’un des manchots le plus rare au monde. Le manchot pygmée est l’espèce la plus commune. Son aire de répartition s’étend jusqu’au sud de l’Australie et comprend la Tasmanie. Les oiseaux pélagiques ne sont pas en reste et l’observation des albatros demeure l’un des points forts d’un voyage naturaliste en Nouvelle-Zélande. Si les séances de seawatch sont un réel bonheur depuis les pointes de l’île du sud, rien ne vaut une excursion en pleine mer ce qui permet d’observer les oiseaux dans de bonnes conditions. Certaines espèces d’albatros sont également endémiques comme l’Albatros de Buller. Les albatros ne sont pas les seuls à croiser au large des côtes néo-zélandaises : pétrels, puffins, puffinures, prions … bref, pensez à réviser vos critères d’identification ! Vous n’allez pas vous ennuyer.
Espèces européennes introduites
Cela fait étrange d’entendre le chant d’un bruant jaune alors que l’on fait des photos d’otaries ou qu’un groupe de sizerins flammés passe au-dessus de la tête alors qu’on protège son pique-nique des attaques d’un kéa ! Mais j’avoue que c’est avec une certaine émotion que, après avoir passé une année en Océanie, je me suis réveillée à Auckland avec le chant du merle noir ! Plusieurs espèces d’oiseaux du paléarctique ont en effet suivi les vagues de colonisations européennes. Désormais le chant des pinsons des arbres retentit dans les forêts aux multiples fougères arborescentes.
Où observer
les oiseaux ?
Il existe des sites privilégiés pour l'observation de l'avifaune endémique de Nouvelle-Zélande. Vous pourrez parcourir des kms et des kms en observant seulement des espèces classiques ou introduites. Le naturaliste devra donc cibler certains spots pour maximiser les chances d'observer certains oiseaux.
Les îles et les sanctuaires “pest free”
Bien entendu, les zones privilégiées sont les espaces où les prédateurs introduits ont été éradiqués. C’est le cas d’un bon nombre d’îles (Tiritiri Matangi, Kapiti, Blumine, Motuara …) mais également de sanctuaires protégés par des barrières électrifiées et des séries de pièges (Orokonui sanctuary, Tawharanui Regional park, Rotokare …). C’est ici que vous aurez le plus de chance d’observer des espèces comme le kiwi, le créadion rounoir …
Les espaces de montagne
Les zones de montagnes sont restées longtemps à l’abri de l’activité humaine. C’est ici que les forêts primaires ont pu être en grande partie préservées en même temps que le cortège d’espèces qu’elles abritent. On comprend donc que les forêts d’Arthur’s pass, du mont Cook mais également du Fiordland soient très intéressantes d’un point de vue ornithologiques.
Les zones humides
L’observation des limicoles est également très intéressante en Nouvelle-Zélande. De nombreux oiseaux y stationnent durant leur hivernage qui correspond à l’été austral. C’est le cas notamment de la barge rousse qui constituent des groupes importants entre novembre et janvier. D’autres limicoles sont endémiques de l’île comme les huîtriers de Finsh et variable que l’on peut observer très facilement sur toutes les plages ou encore, plus discrets, comme le pluvier anarhynque, le pluvier à double bande et le pluvier roux. Quelques spots sont particulièrement réputés pour l’observation des limicoles : le Miranda Shoerbird, le Manawatu estuary ou encore Farewell Spit.
Les menaces
De nombreuses menaces pèsent sur ces espèces et expliquent leur déclin, si ce n'est leur disparition.
Les prédateurs introduits
En milieu insulaire, la problématique des prédateurs introduits est récurrente, qu’il s’agisse du rat noir, du chat, du chien et ici en Nouvelle-Zélande de l’opossum. Sur ces terres dépourvues de prédateurs, les oiseaux ont évolué sans développer de moyens de défense. Certain comme le kiwi ont même perdu leur capacité de voler. D’autres comme le Kéa, installent leur nid dans des trous à même le sol. Ils se trouvent donc particulièrement vulnérables. La lutte contre ces espèces dites introduites est donc le premier pas de tout programme de conservation. De vastes campagnes de piégeages sont menées. Ne vous étonnez donc pas si vous trouvez des espèces de cage dans la nature ! Une fois débarrassée de ces espèces, les sites préservés sont transformés en sanctuaire barricadés.
La fragmentation du milieu
La Nouvelle-Zélande est réputée pour ces espaces sauvages. Cependant la réalité est bien plus contrastée. Le pays fait aussi l’objet d’une agriculture et un élevage intensifs, des espaces surexploités, une utilisation massive des pesticides et engrais … La forêt originelle a nettement reculé, en particulier dans les milieux de plaines, pour laisser la place aux activités humaines, en particulier dans l’île du Nord.
Le tourisme
Certaines espèces sont, d’une certaine façon, victimes de leur succès, c’est le cas notamment des kiwis et des manchots qui attirent de nombreux touristes pas toujours très respectueux des recommandations d’observation. Veillez donc à vous informer des mesures à respecter, en particulier sur les sites de reproduction.
Quelques conseils pratiques pour limiter votre impact sur l’avifaune :
- Ne nourrissez pas les oiseaux
- Respectez les distances de sécurité sur les sites de reproduction et pour l’observation des manchots
- Utilisez une lampe à lumière rouge pour chercher les kiwis