Dimanche 20 mars. Nous profitons d’être à La Grand-Motte pour rester dans l’Hérault et nous rendre à Villeneuve-lès-Maguelone où est présente une Harelde boréale depuis le 14 février 2016. Au petit matin, nous nous postons près de l’impressionnante cathédrale St-Pierre et St-Paul construite au milieu des étangs à quelques centaines de mètres de la mer. Une petite plateforme a été aménagée…
Enfin une journée qui s’annonce propice ! Du soleil et pas de vent … mais il fait froid … Le thermomètre affiche -2° au départ d’Aix en Provence … Direction l’étang de l’Estomac près de Fos, pour retenter notre chance sur le Grèbe jougris présent depuis presque un mois ! Nous arrivons alors que le soleil pointe. Le vent n’est pas encore levé et l’étang est lisse tel un miroir. Les grèbes dorment encore mais nous n’avons pas de mal à repérer le Grèbe jougris, la tête enfouie dans son plumage. Nous sommes bien emmitouflés et nous patientons. Les oiseaux finissent par s’activer. Au passage de quelques Grèbes à cou noir, le jougris dresse la tête et se met lui aussi en activité. A son habitude, il nage au milieu des Grèbes à cou noir. Par chance, un Grèbe huppé s’approche également du petit groupe. Durant quelques secondes, les 3 espèces posent dans le cadre !
Depuis sa découverte le 22 janvier 2016, un Grèbe jougris stationne sur l’étang de l’Estomac. Cet étang appartient au complexe des étangs intérieurs situés sur la rive ouest de l’étang de Berre. Localisé juste au nord des Salins de Fos sur mer-13, il est limitrophe à la ville ce qui explique que des parcours de balade y ont été aménagés pour le grand public. Le Grèbe jougris se trouve habituellement sur la partie nord de l’étang qui est séparée en deux par une digue. Un peu loin le jour de sa découverte, il fréquente depuis les abords immédiats de cette digue offrant de belles opportunités d’observations et de photographie.
Statut de l’Elanion blanc Elanus caeruleus en Provence
L’Elanion blanc est une espèce à vaste répartition sur l’ancien monde. On trouve la sous-espèce nominale en Europe, mais aussi en Afrique et jusqu’en péninsule Arabique. Plus à l’est depuis l’Inde jusqu’en Nouvelle Guinée, trois autres sous-espèces (vociferus, hypoleucus et wahgiensis) se succèdent. En Europe, l’espèce n’est devenue nicheuse qu’à partir des années 1970 avec la découverte de nids dans le sud de l’Espagne. Durant les 30 années suivantes, l’Elanion a été en pleine expansion et l’Espagne constitue aujourd’hui le bastion avec une population estimée à environ 1000 couples. Le Portugal vient en deuxième position avec plusieurs centaines de couples. En France, l’espèce est une acquisition récente de notre avifaune, avec des premiers contacts dans les années 80 et les premières reproductions réussies en 1990. Cette installation en France est la suite logique à la progression des populations de la péninsule ibérique. Actuellement, la population de l’Hexagone s’élève à environ 115 couples (données de 2013) avec un cantonnement essentiellement dans le sud-ouest du pays. Mais l’espèce poursuit son expansion et gagne notamment vers le nord le long de la façade atlantique. Considéré comme non migrateur, l’Elanion est en revanche connu pour son erratisme qui peut l’amener loin de ses sites de reproduction. C’est dans ce contexte que des observations se font en Provence.
Samedi 12 décembre. Nous voilà de nouveau en Camargue. Après une balade matinale en bord de mer, qui fera l’objet d’un autre article, nous retournons au site où un Busard pâle traine depuis le 20 novembre. Les observations sont pratiquement quotidiennes depuis. Arrivés vers 11h30, il nous faut patienter une heure pour le voir passer rapidement, loin et à contre-jour…