Aux frontières de l'Occident
Vous rêvez de vastes espaces libres et sauvages, de déserts arides ou de sommets déchiquetés par les vents, l’Arménie ne pourra que vous séduire. Située aux frontières de la Turquie à l’Ouest, de la Géorgie au Nord, de l’Azerbaïdjan à l’Est et de l’Iran au Sud, l’Arménie constitue la fin de la chaîne caucasienne. Avec une altitude moyenne de 1500m et un sommet à 4090 m, le pays lui-même est montagne. Pas étonnant que des espèces comme le Gypaète barbu ou la Chèvre égagre se rencontrent aux quatre coins du pays ! Mais si la montagne est omniprésente aussi bien dans l’esprit des habitants que dans les paysages, elle reste néanmoins variée. Des montagnes verdoyantes du Nord du pays aux paysages arides du Sud en passant par les volcans, la montagne prend plusieurs visages. A travers le pays, nous avons cherché à découvrir ces différentes facettes en partant à la rencontre de la faune.
Mes vadrouilles en Arménie
- Les gorges d’Amasia
Nous commençons la matinée en prospectant les petites gorges sous le village d’Amasia : Fauvettes épervières et grisettes, Monticole de roche, Pie-grièche écorcheur, Sittelle de Neumayer …
- La piste du lac Arpi
En sortant du village, on attaque la piste qui mène au lac Arpi. Paysage vallonné recouvert de vastes pelouses steppiques aux frontières de la Géorgie et de la Turquie. Les hommes, le fouet dans une main, le portable dans l’autre, guident, accompagnés de leurs chiens, les bêtes à travers ces étendues sauvages où cerclent de nombreuses Buses féroces.
31 juillet
Réveillés par le chant d’un Bruant fou, nous embarquons rapidement dans le sac à dos quelques galettes et une bouteille d’eau. Nous voilà partis pour la forteresse d’Amberd. La balade n’est pas très longue, seulement 3,36 km. Cela ne devrait pas trop nous prendre de temps ! Le soleil est déjà levé et ses rayons illuminent les contreforts de l’Ararat. Juste devant, sur le buisson, une Pie-grièche à poitrine rose profite de la douce chaleur matinale.
Le début de la balade traverse une zone ouverte parsemée de buissons, propice aux pies-grièches.
30 juillet
Nouveau lever de soleil sur les pentes de l’Aragats. A nos pieds, s’étend la vaste plaine menant à la capitale Erevan. Mais ce qui s’impose le plus à nos yeux, ce sont les deux sommets encore enneigés des Monts Ararats, au loin, de l’autre côté de la frontière. Il est tôt et les brumes de chaleur n’ont pas encore enveloppé les deux volcans dont nous discernons nettement les neiges éternelles à plus de 5000m d’altitude.
La journée débute avec une prospection d’une zone rocheuse colonisée par des genévriers. Un Bruant fou chante depuis le sommet d’un bosquet. Plus loin c’est un Accenteur de Radde qui se poste sur un rocher. Une petite série de photos et l’on reprend la balade. A travers la végétation, on descend le coteau pour atteindre le fond d’un petit vallon d’où nous parviennent des chants inconnus. Très rapidement nous identifions les chanteurs car plusieurs familles de Roselins cramoisis ont élu domicile ici. Près d’une quinzaine d’individus fréquentent la zone. Les mâles aux couleurs éclatantes entament leurs chants mélodieux perchés sur les branches des arbustes. Beaucoup plus discrètes, deux Iranies à gorge blanche se faufilent dans les bosquets à notre approche. Coucou gris, nombreuses Fauvettes grisettes, Linottes mélodieuses, Pie-grièches écorcheurs … piaillent de-ci de-là … Ambiance garantie !
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29 juillet
Il est 6h30 et le soleil se lève sur le Mont Aragats. Certes moins élevé que le Grand Ararat voisin, l’Aragats n’a pas de quoi rougir. Avec ses 4090 m, ce volcan est le plus haut sommet d’Arménie. Recouvrant 8 000 km2, le Mont Aragats est un incontournable du voyage !
Nous profitons des premières heures pour marcher le long de la rivière, au fond des gorges d’Agarak. Les Sittelles de Neumayer et les Cincles plongeurs se perchent tour à tour sur les rochers du torrent bordé d’arbres où se chamaillent les loriots. L’ambiance est très agréable.
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De retour à la voiture, nous gagnons les zones de prairies, situées juste au-dessus du village d’Antarut. Excellente matinée vouée à l’observation de l’avifaune locale. Sur les nombreux blocs de basalte parsemés à travers la végétation, viennent se poser tantôt un Traquet oreillard de la forme melanoleuca, un jeune Moineau soulcie, des Bruants mélanocéphales, des Bruants ortolans … Les jeunes sont déjà volants mais continuent à solliciter les adultes pour se nourrir. Une jeune Pie-grièche à poitrine rose, postée sur un bosquet, ne cesse de piailler jusqu’à ce que, enfin, un adulte lui apporte une sauterelle.
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28 juillet
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Si l’Arménie est montagne, certains espaces échappent, d’une certaine façon, à la règle. Ce n’est que progressivement que le touriste pourra prendre de la hauteur. Erevan et ses environs se trouvent en plaine, mais une plaine marquée de l’ombre de la montagne : la plaine de l’Ararat. Le Mont Ararat, Massis pour les Arméniens, volcan culminant à 5160 m reste dans le coeur des Arméniens le symbole du pays. Cette montagne mythique où se serait échouée l’Arche de Noé, n’a cessé d’entretenir les vocations d’explorateurs et d’aventuriers. En 2008, des militants de Greenpeace construisent une arche au sommet pour attirer l’attention de la communauté internationale sur les dangers du réchauffement climatique. Les Monts Ararat se trouvent aujourd’hui en territoire turc. Mais qu’importe, pour les locaux, ces montagnes restent arméniennes, même si les miradors et barbelés rappellent à ceux qui s’en approchent que la frontière et bien fermée et que les relations entre les deux pays ne sont pas au beau fixe.
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Nous arrivons à Erevan à 3h du matin, heure locale, soit 2h de décalage avec la France. Température clémente, 20°C, passage à la douane rapide et récupération des bagages sans problème. Dans le nouvel aéroport de Zvarnots, les bureaux de location de voiture sont ouverts 24h/24, ce qui nous permet de récupérer notre 206 (nous ne serons pas dépaysés !) dans la foulée. Nous passons la fin de la nuit dans la voiture, somnolant en attendant que le soleil se lève.
Vendredi 2 août Agrandir le plan Après avoir pique-niqué près des falaises volcaniques, nous quittons le Parc National d’Arpi pour le Nord-Est du pays aux paysages verdoyants. Il faut environ 2h pour rejoindre Vanazdor, ville industrielle et vétuste, témoin de l’ère bolchévique passé. Les bâtiments en tuf rose rajoutent une touche supplémentaire à cette ambiance post-soviétique. Le long de la…
Samedi 3 août
Le ciel reste encore chargé ce matin. Les nuages embrassent les sommets alentours. Nous gagnons le village d’Odzoun surplombant les gorges du Debet river. Le bourg est réputé pour sa basilique datant du VI° siècle aujourd’hui en rénovation. Près de l’église, une stèle aux fins bas-reliefs érigée au VII° siècle attire notre attention.
Petit tour à pieds sur les hauteurs du village. Les habitants promènent leurs quelques vaches tandis que des groupes de Guêpiers d’Europe commencent à redescendre vers le sud. Malgré le mauvais temps quelques rapaces cerclent. Les nombreuses falaises alentours et les espaces boisés alternant avec de vastes zones ouvertes constituent en effet un milieu très attractif. Dans la matinée, au-dessus du village, nous observons 2 Vautours percnoptères, des Buses féroces et 1 Aigle botté. Côté passereaux, à noter l’observation d’un Traquet isabelle.
Dimanche 4 août Agrandir le plan Levés au petit matin dans le Parc national de la presqu’île d’Artanich au bord du lac Sevan. Les passereaux sont nombreux dans les buissons : Fauvettes grisettes, Fauvettes babillardes, Pies-grièches écorcheurs et à poitrine rose, Roselins cramoisis, Bruants fous, Bruants mélanocéphales, 1 Pouillot de Lorenz, 2 Pouillots du Caucase, loriots … Les nuages du…
Lundi 5 août
Après les orages violents de la nuit, le soleil se lève sur les rives du lac Sevan. Prospection matinale dans les buissons au bord du lac. Quelques obs sympas comme un Rossignol progné et les incontournables Roselins cramoisis. La Fauvette grisette est toujours omniprésente. Nous continuons le tour du lac jusqu’au monastère d’Hayravank au pied du promontoire, une zone humide accueille quelques foulques, grèbes huppés, grèbes castagneux ainsi que de nombreux ardéidés, une trentaine d’Ibis falcinelles et 2 Tadornes casarcas. Sur les murs du monastère de nombreux lézards se font dorer au soleil tandis qu’une Sittelle de Neumayer pousse ses cris depuis le sommet de l’édifice.
Mardi 6 août
Au réveil, dans les prairies d’altitude où nous avons passé la nuit, nous observons une famille de Niverole alpine, mais la lumière est malheureusement encore trop faiblarde pour la photo.
L’ascension vers le col se poursuit au milieu de paysages de prairies de fauche alpine. Les hommes s’affairent aux champs ou conduisent les camions chargés de foin jusqu’à de rustiques baraquements.
Un arrêt au hasard d’une piste nous conduit au fil d’une balade à pieds au bord d’une rivière sauvage évoquant les paysages des hauts plateaux norvégiens. Au bord de la rivière, les passereaux s’activent : Bruants ortolans, Rousserolles verderolles, gorgebleues, Moineaux soulcies, linottes … très belle diversité qui nous occupera durant 3h !
Mercredi 7 août
Dès le lever du jour, nous scrutons à la longue-vue les crêtes à la recherche des mâles de chèvres, qui, en cette saison, restent en altitude. Les Sittelles de rochers commencent à pousser leurs cris dans les blocs rocheux derrière nous. Nous trouvons tout d’abord un groupe de 25 Chèvres égagres, à nouveau des femelles et leurs jeunes, puis un 2nd groupe d’une quinzaine d’individus. Enfin, sur les cimes, se dessinent la silhouette d’un beau mâle aux longues cornes et à la barbichette bien visible. Le groupe de mâle est constitué de 17 individus et est bientôt rejoint par quelques femelles. Après quelques minutes d’observation, le petit groupe finit par passer définitivement de l’autre côté de la cime.
La matinée avance et les oiseaux commencent à s’activer. Un Épervier à pieds courts file au-dessus de nos têtes. Dans les prairies ceinturées de rochers 2 familles de Traquet oreillard s’alimentent ainsi que de nombreuses Fauvettes grisettes, babillardes, Bruants mélanocéphales, 1 Hypolaïs pâle et Monticoles bleus. Plus loin dans les roches, les bruyantes Perdrix choukars descendent vers le fond de la gorge.
Jeudi 8 août
Le temps est un peu plus clément ce matin malgré quelques passages nuageux. La matinée est occupée par la visite du monastère de Tatev. Petite halte dans les gorges au pont du diable et sa résurgence d’eau chaude. Quelques Vautours fauves et 1 Aigle pomarin planent au-dessus des gorges.
Samedi 10 août Nous navons décidément pas de chance, le ciel est encore gris ce matin ! Nous prenons notre temps pour prendre un copieux petit déj à lhôtel Mina à Goris. Nous tentons malgré tout une balade au milieu des cheminées de fée. Les Vautours percnoptères sont au rendez-vous. Ils sont même assez nombreux et nous ne tardons pas…
Jeudi 8 août
A partir de Meghri le paysage change radicalement. Une famille de Rollier d’Europe est perchée sur les fils électriques. Face à nous se dressent avec austérité les montagnes de l’Iran toute proche. Le temps est à l’orage et les jeux de lumière sur les pentes arides des montagnes créent une ambiance très particulière. Au fond de la vallée coule l’Araxe bordée de vergers désignant la frontière entre les deux pays.
Nous profitons de la fin de journée pour faire un tour dans le wadi sec. L’ambiance est assez calme mais les obs sont de qualité : 2 Aigles royaux, 1 Aigle botté, 1 Epervier d’Europe, 2 Traquets de Perse, 1 Fauvette orphéane, Traquets oreillards … La pénombre envahit le wadi tandis qu’un groupe de Chèvres égagres descend des hauteurs. D’autres habitants plus discrets hantent les lieux : le porc-épic, trahi par la présence d’une épine, mais également la très rare Panthère de Perse que nous n’aurons malheureusement pas la chance d’observer. Nous mangeons et passons la nuit au pied du vallon alors qu’il commence à pleuvoir.
Dimanche 11 août
Le jour se lève dans les gorges dominées par le joli monastère de Noravank. Petit conseil : évitez le dimanche, le site est très fréquenté, même tôt le matin. Quelques oiseaux fréquentent malgré tout le site : Sittelle des rochers, Serin à front rouge, Traquet oreillard, Monticole bleu, Gobemouche à demi-collier, Fauvette babillarde Nous prenons notre repas de midi en contre-bas du monastère, à lombre des arbres au bord de la rivière.
Lundi 12 août
Après la petite séance photo à Noravank, nous reprenons la route en direction des monts Khosrov. La petite route entre Lanjar et Vedi se révèle très intéressante : 1 Gypaète, Vautour percnoptère, Hypolaïs pâles, Cochevis huppés, Faucons crécerellettes, Guêpiers dEurope, Pie-grièches à poitrine rose .
Mardi 13 août
Nous partons à la fraîche dans le wadi sec. Une petite résurgence attire de nombreux oiseaux qui viennent s’abreuver. Les Cochevis huppés sont très nombreux sur la piste et cèdent peu à peu la place aux Traquets oreillards à mesure que nous remontons le wadi.
Installés sur les hauteurs du point deau, à bonne distance, nous observons tour à tour 1 Traquet de Finsh, 2 Moineaux pâles, quelques Bruants à cou gris, Moineaux soulcies et 3 Roselins githagines.
Mardi 13 août
Après avoir passé la matinée aux alentours de Vedi, nous retournons prospecter dans les marais de Masis. Nous avons l’impression que la boucle est bouclée. C’est l’occasion de faire une jolie série de photos sur les nombreuses guifettes leucoptères.
Mercredi 14 août
Nous quittons définitivement Védi pour terminer notre tournée des monastères arméniens par Khor Virap au pied du Mont Ararat à la frontière avec la Turquie. Mais la montagne sacrée, en cette chaude journée d’été, est voilée par la brume.
Nous retournons sur les monts Aragats pour chercher la fraicheur. Tandis que le soleil passe derrière l’horizon, nous entamons une petite night drive … le 1er animal observé est un serpent puis deux mulots. Nous continuons la route en direction du sommet. Des yeux réfléchissent la lumière des phares. Petit coup de jumelles : 1 renard. Bon ça commence à devenir intéressant. De nouveaux yeux, plus hauts cette fois-ci ! 1 loup ! Il regarde droit vers nous puis continue sa route. Nous le suivons quelques instants aux jumelles avant qu’il ne disparaisse derrière la crête. Observation inespérée ! Sur la route du retour nous croisons 6 autres renards et quelques chiens de berger. Une soirée bien remplie !
Jeudi 15 août
Nous avons passé la nuit sur les flancs de l’Aragats. Le matin nous retournons sur la petite route que nous avions empruntée au début du voyage pour redescendre de l’Aragats.
Vendredi 16 août
Nous quittons de très bonne heure les monts Aragats pour rejoindre Garni, près d’Erevan et profiter de notre dernière journée sur le sol arménien.
Peu d’indications dans le centre de la capitale, mais nous finissons par trouver la petite route qui conduit vers les Monts Khosrov. Les paysages deviennent vite arides et sauvages. Guêpiers d’Europe, Faucons crécerellettes et Pies-grièches à poitrine rose se succèdent sur les fils au bord de la route. Malheureusement, pas d’Etourneau roselin aujourd’hui ! Nous poursuivons la route jusqu’au temple hellénique de Garni.